• Dimanche dernier, PsychoSexy nous proposait un nouveau MAC. D'abord un MAC kézako? Parce que le truc avec une pomme croquée dessus je vois bien, le proxénète aussi. Mais qu'est ce que ça vient foutre sur un blog... je vois moins. C'est alors que la demoiselle vient à notre secours pour tout nous expliquer! Le Mac c'est le Music Addict Challenge! En gros, faire une liste de chansons sur un thème donné!

     

    MAC - Bienvenue dans l'antichambre du suicide

     

    Le thème de ce week end c'était "Qu'on m'apporte une corde!" Ces chansons pour apprentis suicidaires en mal d'encouragements, ces titres qui ont accompagné des générations de fraîchement-largués, ces morceaux qui fileraient la loose à un troupeau de clowns : quelles sont les chansons que tu ne peux pas écouter sans avoir soudain le cafard du siècle ? 

     

     Alors ok c'est parti!

     

    LEVEL 1 - Ces chansons qui me font aller mieux quand je vais mal :

     

     

    Bon déjà faut savoir que moi mes chansons de la loose elles dépendent vraiment de pourquoi j'ai la loose. Coeur de Pirate avec Saint-Laurent, ça me regonfle à mort quand je me sens toute nase sans trop de raisons. Juste le petit coup de blues où tu te dis que tu sais rien faire. Dans ces moments là, la voix toute douce de la miss et la petite mélodie joyeuse, ça me fait un bien fou! (Encore plus si je la chante avec un air déterminé et en mode "c'est moi la chanteuse de la chanson")

     

     

    Alors là on passe un niveau au dessus. Quand c'est la vraie loose, celle qui dure un peu, qui fait que j'ai plus rien envie de faire, la seule chose qui passe dans mes oreilles c'est du bon rock/punk de derrière les fagot. Et dans cette catégorie, Guerilla Poubelle excèle. Et franchement des paroles d'amour comme "On aurait pu s'ouvrir les veines et Paris serait beau" une fois qu'on les a gueulé deux/trois fois, bah y'a pas à dire, ça va déjà un peu mieux!

     

     

    On reste chez Guerilla Poubelle mais on passe un cran dans "l'agressivité" des paroles. Donc on s'enfonce d'un cran dans la loose. En fait en vrai, je pourrais vous mettre une dizaine de chansons de ce groupe. Parce que quand ça va pas, je monte le son, je branche les Guerilla, je gueule, je pleure, je jette, je frappe (dans mon coussin) et après je me sens vachement mieux! Note aussi que ça fait longtemps que j'ai pas fait ça. Maintenant en général, le son et le gueulage ça me suffit ^^

     

     

    Je ne pouvais pas clôre cette catégorie sans vous mettre un petit Tryo. Comme je vous le disais ici, Tryo et moi c'est une grande histoire d'amour. 10 ans que je les écoute et les suis, et leurs voix, leur son c'est un peu comme un grand frère réconfortant, ça me fait du bien.

     

    LEVEL 2 - Ces chansons qui me font aller encore plus mal quand je vais mal :

     

     

    Mesdames et Messieurs, voici le champion toutes catégories confondues du "ma voix est un appel au suicide"! Honnêtement Aaron c'est une groupe que j'adore vraiment. Je les ai vus en concert et j'étais exitée comme une puce à l'idée même que le rideau allait se lever. Simon, le chanteur est juste absolument beaucoup trop beau et très touchant. Mais il faut admettre que même leurs chansons les plus joyeuses elles donnent pas hyper envie de sauter en l'air alors quand ils font des chansons tristes... Bah t'as plus qu'à te tirer une balle

     

     

    Majorette de Bénabar est une de mes chansons préférées de l'artiste. Une très jolie chanson sur la différence, j'adore. On retrouve la plume de Bénabar qui nous emmène dans le monde de ce ramasseur de feuille avec une tendresse maladroite assez désarmante. Mais cette chanson quand je vais pas bien elle me rappelle juste qu'on ne changera rien au chose quoi qu'on fasse. Et là, la musique entrainante elle peux s'accrocher face à "Parce que dans ma tête y'a un truc qui va pas, la patrie et Nadège ils veulent pas de moi", elle fait pas le poids. Et la rage de la fin de la chanson elle me transporte complètement!

     

     

    Comment faire une playlist des chansons qui te t'enfoncent sans parler de ce fabuleux artiste comme il n'y en a plus qu'est Jacques Brel? Il te met la réalité en face comme personne, avec toutes ses tripes, toute son âme et toi tu n'a pas d'autre choix que de rester scotchée face à autant de vérité. Et quand tu va pas bien, c'est pas super simple à gérer...

     

     

    Un autre pur beau gosse à la voix encheterresse. Celui qui accompagne mes moments loose depuis le collège. (Mes moments de rage et ceux de joie aussi). Celui dont j'ai du afficher le poster pour me sentir chez moi dans mon appart. Celui qui est au dessus de mon lit chez mes parents. Kurt <3 Mais voilà, Jesus ne veux pas de moi comme rayon de soleil. Tout est dit dans le titre de la chanson...

     

    LEVEL 3 - Ces chansons qui me font aller mal quand je vais bien

     

    Je préviens avant toute chose, on va parler de mort, notemment de celle de mon grand père qui me manque affreusement. Parce que en gros, s'il y a des chansons qui me font aller mal quand je vais bien c'est surtout (voir uniquement) à cause de ça.

     

     

    Neige de Dionysos est une des rares chansons de cette partie de la liste que j'arrive à écouter. Parce que même si elle me rend triste et mélancolique, elle me fait aussi tenir debout...

     

    Il vit en toi - le roi lion 2

     

     

    Toujours dans mon coeur - Tarzan

     

     

    Youp youp je vais m'arrêter là et repartir écouter les premières musiques sélectionnées pour me refiler la pêche. Parce que les chansons qui me font aller mal quand je vais bien, elles le font pas qu'à moitié.

     

    C'est rigolo quand même cette liste, parce que c'est assez représentatif de moi et de mon univers. Un monde disney où peuvent se cotoyer sans soucis Jacques Brel, Coeur de Pirate, Guerilla Poubelle et Nirvana. En vous écrivant ça, je me sens carrément à nue ça fait tout bizarre!

     

    Au fait, y'a autre chose qui me file la patate quand je vais pas bien. Enfin, plutôt quelqu'un. Ce quelqu'un c'est mon chéri et depuis peu il a ouvert lui aussi un blog. Alors si vous aimez lire et vous évader quelques instant je vous conseille vivement d'aller y faire un tour!

     

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  • La vidéo c'est Percujam, un groupe atypique que je vous invite à découvrir par vous même

     

    Aujourd'hui c'est la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme et c'est la couleur bleue que l'on est invité à porter aujourd'hui pour soutenir cette cause. Cette cause... laquelle? L'autisme est il une cause en soi? Non évidemment, mais sensibiliser les gens à ce handicap, oui. Car trop souvent l'isolement de ces enfants et de ces adultes est renforcé par la peur que les autres peuvent avoir d'eux.

     

    J'ai en tête des moments pas toujours agréables qui me font dire que malgré tous les débats stériles qui risquent d'être soulevés aujourd'hui, le fait que l'on parle de l'autisme ne peut pas faire de mal. Je me souviens d'une dame me demandant dans un magasin "comment vous osez les sortir?", je me souviens aussi d'une maman qui répond juste à son fils " chuuuut" et qui accélère le pas lorsque celui-ci lui demande "qu'est-ce qu'elle a la dame?", je me souviens également d'une autre maman qui fait comme si elle n'avait pas entendu quand sa fille est venue me demander "pourquoi elle est moche ta fille?". Ce qui est flagrant dans ces exemples c'est que ce n'est pas l'autisme en soi qui dérange parce que l'autisme ne se voit pas toujours. Mais la différence, elle, gêne et exclue. Pourtant nier la différence de certaines personnes (en ne répondant pas ou en demandant ouvertement à ce que ces personnes soient cachées) n'est-ce pas agrandir cette différence?

     

    On porte du bleu pour la bonne cause

     

    J'ai tellement de choses à dire, à raconter... Je ne sais pas trop par où commencer. Peut être déjà par vous exliquer que des personnes autistes j'en cotoie tous les jours, c'est mon travail. Alors, une manucure pour sensibiliser les gens oui, mais ça ne suffit évidemment pas.

     

    Qu'est ce que c'est que l'autisme? S'il y a bien une chose à comprendre et à savoir c'est que l'autisme n'est pas une maladie. C'est un handicap. Et même si on ignore tout des causes de ce handicap, cela n'en reste pas moins quelque chose qui ne se guérit pas. (Wouahou niveau message d'espoir, elle envoie cette phrase non?) Donc non j'insiste, l'autisme ne se guérit pas. On apprend à vivre avec, on s'habitue, mais on ne devient pas ancien autiste. Le second point très important à mon sens, c'est qu'il est impossible de donner une définition exacte de l'autisme car il y autant d'autismes que de personnes autistes. C'est pourquoi ce handicap est très difficile à diagnostiquer car les signes varient énormément d'une personne à l'autre. Alors, oui on retrouve quelques caractéristiques mais elles sont minimes. Je dirais que le point commun entre toutes les personnes autistes c'est qu'ils vivent dans leur monde plutôt que dans le nôtre.

     

    On porte du bleu pour la bonne cause

     

    Lorsque j'ai commencé ma formation d'éducatrice, le handicap me faisait extrêmement peur. Pas l'autisme, non le handicap en général. Parce que ça me dépassait complètement. Ceci dit, dans la grande famille du handicap, il y a avait quand même une branche qui m'attirait, me fascinait presque, celle que je vais apeller de la maladie mentale. (Petite parenthèse juste pour préciser que je parle là de mon état d'esprit à l'époque. Je sais très bien aujourd'hui que l'autisme n'est pas une maladie mentale. Un autiste n'a pas sa place en hôpital psychiatrique, par exemple. Mais ça, je vais en reparler un peu plus tard). Pour exorciser ma peur, et me confronter à cette population, j'ai fait mon premier stage en hôpital de jour. Un hôpital de jour est un lieu où infirmiers, éducateurs, médecins, psychomotriciens et instituteurs spécialisés accueillent des enfants dont les troubles psychiques les empêchent de suivre une scolarité classique. C'est là que j'ai rencontré professionnellement pour la première fois des enfants autistes. Au début, ça fait tout drôle, on ne comprends pas. Oui, je ne comprenais pas qu'un enfant se cogne contre un mur en demandant au mur d'arrêter. Je ne comprenais pas non plus, qu'on puisse tourner autour d'une table en parlant de cochon d'inde. Ou alors je ne comprenais pas qu'un enfant qui parle à priori de façon normale, qui écoute et comprends ce qu'on lui demande, puisse être empli de vide.

     

    On porte du bleu pour la bonne cause

     

    Puis un jour, j'ai compris. J'ai compris, que je devais arrêter de vouloir comprendre et aller à leur rencontre. Ils ne viendront pas dans mon monde, à moi d'aller les rencontrer dans le leur. Il n'y a pas de recettes pour ça, pas de solution miracle. Quand on me demande comment je compte m'y prendre pour entrer en relation avec ces enfants si particuliers je réponds honnêtement que je ne sais pas. Parce que chacun est différent. Je n'ai jamais forcé aucun enfant (ni adulte par la suite) à entrer en relation avec moi, je me suis rendue disponible et à l'écoute. Sans préjugé, sans vouloir imposer quoi que ce soit. Je ne me suis jamais non plus interdit d'essayer, ne pas partir du principe que, et découvrir des personnes et non un ensemble de symptômes à traiter. J'ai passé des heures à faire des listes de pokémons, à lire les mêmes histoires pour qu'un jour on puisse jouer ensemble avec ces pokémons, pour qu'un jour ce soit eux qui me racontent les histoires. Et ça a marché. Il ne faut pas attendre de résultat, il ne faut pas se fixer des objectifs insensés (voire il ne faut pas se fixer d'objectifs tout court, mais c'est un autre sujet). Il faut juste être et un jour, ce petit garçon qui ne supporte pas qu'on le touche, viendra vous prendre la main pour se promener. Il faut juste être et le jour où vous leur dîtes au revoir, cette figurine qu'il ne lâchait absolument jamais sous peine de crise incontrolable, il vous la donne, en cadeau, en souvenir. Il faut juste être et un jour, cette enfant qui voit les gens comme des objets et ne les reconnaît pas, vous dit bonjour Manon.

     

    On porte du bleu pour la bonne cause

     

    Une fois mon stage dans cet hôpital de jour terminé, j'ai ensuite eu une expérience en foyer auprès d'adultes autistes cette fois. C'est à nouveau plein de questionnements, qu'est ce que je peux leur apporter, est ce que je peux encore les faire évoluer, à quoi je vais servir, comment traiter comme des adultes des personnes qui agissent comme des enfants? Encore une fois, j'ai décidé de laisser mes questions de côté et encore une fois de rencontrer les personnes plutôt que de m'arrêter à leurs symptômes. A ce foyer j'ai fait des rencontres absolument magnifiques, des rencontres qui me font me dire, que c'est là-bas que je voudrais travailler, que c'est comme une évidence qui malheureusement n'est pas forcément possible. Je peux vous dire encore que j'ai passé des heures à jouer aux legos, assise par terre ou à une table pour qu'à un moment, il me tende une petite brique et qu'on joue ensemble plutôt qu'il fasse inlassablement des tas tout seul. J'ai appris à écouter chacun d'entre eux, même ceux qui ne parlent pas (surtout ceux-là?). J'ai appris aussi à ne pas être déçue quand lorsque je devais m'absenter pour plusieurs semaines pour mes cours, à mon retour certains ne me reconnaissaient pas. Je n'ai pas été déçue, j'ai simplement recommencé. A quoi rime tout cela? Qu'est-ce que ça leur apporte? Entrer dans leur monde, même un tout petit peu, c'est petit à petit casser l'isolement et introduire de la relation et de l'autre dans un monde pensé pour une seule personne. Ne pas se fixer d'objectif et être avec la personne c'est accepter aussi que les progrès ne sont pas toujours mesurables ni évaluables. Seulement un jour, après plusieurs mois d'absence, cette personne vous reconnait au son de votre voix, vous faîtes partie de son monde, et ce jour là vous avez gagné. Non pas contre le handicap, c'est impossible mais contre l'isolement et petit à petit, brique de légo par brique de légo les choses peuvent bouger. Une personne autiste ne sera jamais totalement dans le même monde que nous, mais en les accompagnant, doucement, à leur rythme, on peut rendre ces personnes moins seules, moins exclues et surtout leur rendre le monde moins invivable.

     

    On porte du bleu pour la bonne cause

     

    En me lisant, tout cela paraît peut être simple mais non. J'ai pris des coups, j'ai du demander de l'aide parce que je n'y arrivais pas. J'ai du ravaler ma frustration et mon envie de bien faire pour me mettre à leur rythme. Et moi, c'est mon métier. Je n'ai pas d'enfant autiste, je n'ai pas le handicap et la différence à gérer au quotidien. J'ai mes convictions, ma façon de faire, qui jusqu'à présent a toujours marché (si l'on accepte le fait que l'on ne fera rien faire à la personne en face tant quelle n'y est pas prête). Malheureusement, en France les structures sont beaucoup beaucoup trop rares pour ce genre de handicap. S'occuper de personnes autistes c'est un vrai métier et tout le monde ne peut pas le faire. Aider les familles à comprendre, accepter et vivre avec le handicap de leur enfant (même lorsque celui-ci est devenu un adulte) c'est une tâche complexe. Sensibiliser à la cause de l'autisme, c'est aussi et surtout permettre à ces personnes d'être prises en charge correctement, dans le respect de leur personnalité et de leur intégrité. Le combat, pour que l'autisme soit beaucoup plus reconnu et de fait plus soutenu et plus aidé en France ne fait que commencer. Et il commence chez chacun d'entre nous.

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